J’avoue: lorsqu’il y a 615 jours – et nuits – j’écrivais mon dernier billet, intitulé « Entracte », je n’y croyais pas beaucoup. Voir pas du tout. Bombay et moi, nous étions comme deux amants après une étreinte aussi brève que passionnée, un dernier regard, un doigt effleurant une joue, non sans tendresse, un ultime baiser, une hésitation, et puis l’un tourne le dos à l’autre et s’éloigne … Évidemment, personne ne s’est balancé à la figure un: « C’était bien, mais on ne se reverra jamais », plutôt un « Qui sait ? », ou « On s’appelle…. »
« Entracte » …. Ne pas oublier que nous sommes au pays des mille dieux. Qu’avec toutes les divinités qui traînent, il y en a toujours une pour vous écouter. Il a fallu changer, un peu, le décor. Les acteurs, les danseurs, les chanteurs ont mis du temps à remonter sur scène. On a du aussi, faire revenir le container, le déballer, convoquer les électriciens, les plombiers, les menuisiers, les opérateurs de télévision, les fournisseurs d’accès internet. Bonne nouvelle, la souris n’a pas suivi, ni les cafards.
Le rideau s’est levé sur le deuxième acte il y a 6 mois déjà, et donc amis lecteurs, vous avez beaucoup de trains de retard mais c’est normal car ma nouvelle vue, c’est ça:
(A ceux qui se demandent si ce n’est pas un peu bruyant de vivre à côté d’une gare, on s’habitue très vite. A vrai dire, ça berce même comme dans la couchette du train direction le ski de notre enfance. Visuellement, c’est distrayant. Le plus embêtant, ce sont les odeurs de mazout qui remontent parfois)
6 mois déjà que les personnages s’agitent, que ma sonnette sonne, que les dieux défilent en procession (87 Ganesh ventrus le soir de Ganpati et un nombre exponentiel de fidèles armés de tambours, trompettes, pétards ou autre accessoire à décibels hors la loi) , que Raymond, oh oui Raymond s’amuse, (il joue en ce moment de la clarinette pour son épouse), bref, qu’il s’en passe des choses à Bombay.
Le vent balance doucement mes lanternes en appliqué de Pipli, il a chassé la brume matinale, celle dont on débat sans fin pour savoir si elle est faite d’humidité ou de pollution. Le conducteur d’un train actionne longuement son klaxon, sans doute pour avertir les 4 personnes, 2 femmes en sari, 2 hommes en chemise blanche et rouge, qui progressent à la queue le leu sur la voie (les malheureux ! N’ont ils pas entendu parler de la journée noire de vendredi, celle où 19 personnes ont perdu la vie dans les différentes gares de Bombay ?). Un hélicoptère amorce sa descente vers le champ de course voisin. Une corneille s’est posée sur la rambarde du balcon, elle appelle à bec grand ouvert sur son gésier, tournée vers moi, en plus, l’insolente. Les milans tournoient dans le ciel. Le bruit des travaux chez le voisin du dessus – perceuse et coups de marteau – se mêle au bruit de la rue, 18 étages plus bas.
Je suis à Bombay. Encore, à nouveau, toujours.
(amis lecteurs, en attendant la suite forcément haletante de nos aventures, je vous rappelle que les passages soulignés dans mes billets sont des liens sur lesquels il ne faut pas hésiter à cliquer pour vous rafraîchir la mémoire – par exemple si vous avez déjà oublié Raymond, ô âmes volages)
Quel plaisir de te relire enfin Helene. Hate de pouvoir lire le reste de tes articles
Bonjour Hélène,
Ton blog se dévore comme un bon livre, il va falloir songer à en faire un d’ailleurs !
Christine
Merci Christine!!! J’en rêve bien sûr, mais du blog au livre … il y a j’espère pas plusieurs vies, même si je suis en Inde, mais un beau bras de mer!!!
Alors là, pour une surprise !!!! je suis ABSOLUMENT RAVIE de ton retour sur la terre des Dieux, ravie d’avoir de nouveau le bonheur de lire ta prose qui fait mes délices. Alors comme on dit ici : welcome back Hélène, welcome back in Bombay magic !
@ annierita: Je suis moi même ravie, et j’ai été très surprise, comme je le raconterai sans doute dans mon prochain billet!
Alors la rumeur disait vrai. j’ai hâte de te lire. l’exotisme est rare à Nanterre ville.
@ Patricia: Je sais pas, sur ton blog, Nanterre, ça a l’air drôlement chouette …
Quel plaisir de te re-lire. Donc finalement tout arrive… C’est drôle tu reviens au moment où j’ai décidé de faire un break. 1 jours, 1 semaine, 1 mois, 1 année… je n’en sais rien mais je trainerai quand même encore un peu sur les blogs deci delà
Ah! quel plaisir de te relire Hélène
en lisant ton dernier article planté là comme çà comme une massue, avant ton départ de l’Inde, j’étais hébété. je me suis dit : « C’est fini, elle ne reviendra plus. C’est fini. On ne pourra plus plus voyager avec ses articles » comme je le faisais en écoutant de la musique traditionnelle indienne. Je m’en délectais vraiment.
Mais quelle joie, quelle surprise de te savoir à nouveau de retour à Bombay. Je suis tellement content que mes yeux s’humidifient et brillent d’impatience de revoir tes articles et photos.
En tout cas, j’attends toujours ton article sur le briquet mural à Bombay (cf. mon carnet de route).
Bon retour à Bombay, et Bonne et Heureuse Année à la famille !
@Dalou: les yeux qui s’humidifient ça peut être l’excès d’écran. Fait un break et reviens sur mon blog
Oh mince ! ca brille encore mes yeux avec le nouvel article
Et pourtant j’ai fait un break entre hier et aujourd’hui lol
ça fait rêver, tout ça… et puis, à côté d’une gare, on doit se régaler en photo !
@ Marie, c’est bien mon drame… un pays pareil, et je suis nulle en photo. Dommage qu’on ne puisse imprimer directement depuis la prunelle ….
Tiens c’est marrant, je commentais ce blog il y a à peine quelques semaines et je disais qu’il était bien et que sa lecture était agréable. définitivement mon préféré sur la vie à Bombay. Je suis contente qu’il y ait de nouveaux articles et de pouvoir le suivre en « live ».
@ Dem’
J’en conclus que tu es à Bombay ? Ou ex ?