On pourrait s’y tromper, parfois.
Le touriste, le nouvel arrivant mal préparé pourrait laisser son regard s’accrocher sur la jeune fille si maigre qu’on croirait que son sari vert est replié plutôt qu’enroulé autour de son corps décharné, celle qui tapote à votre carreau en portant la main à sa bouche et qui rejoint ensuite le trottoir sans déception ni révolte apparente, le visage dénué d’expression. Il pourrait frémir aux moignons qu’agite vers lui le vieillard édenté assis sur le trottoir de l’allée menant à Haji Ali, se demandant s’il est possible que ce mendiant ait la lèpre – et la réponse est oui, la lèpre sévit encore à Bombay, et tout particulièrement dans certaines poches de bidonville. Son coeur pourrait se briser à la vue de l’enfant qui n’atteint pas encore la hauteur du capot, vêtu de haillons marrons qui laissent ses fesses à l’air, cet enfant qui bondit sans frayeur entre les voitures, comme un torréador agile et rapide et inconscient du danger.
On pourrait s’y tromper, parfois, mais ce serait ignorer que j’habite en fait au pays des merveilles. Il y a quelques jours, je vous parlais de Rajen Vikal, scientifique infusé es vertus de la femme. Rajen est en passe de bouleverser ma vie. Grâce à lui, bientôt, je maîtriserai le 3SRB. Le 3SRB, contrairement à ce que son acronyme laisserait supposer, est un secret ancestral. Un secret que des yogis se sont transmis de génération en génération, pendant des millénaires, sans jamais en faire bénéficier le public, jusqu’à ce qu’un jour, l’un d’eux, Sri Tavariaji, décide d’en faire don à l’humanité. On nous dit que Sri Tavariaji, contrairement à d’autres yogis qui menaient une vie très chiche en dépense énergétique, se contentant de rester en équilibre sur un pied sous un banyan tree pendant des décennies, vécu une vie très active et « normale ». Il conçut ainsi 2 enfants, obtint 4 diplômes universitaires, écrivit 2 livres, le tout en survivant de 3 repas par semaine exactement.
Qu’est ce donc que le 3SRB ? Le 3 Steps Rythmic Breathing dont voici un exemple:

A.1. Yes, provided, such people on their own show an inclination to give a fair trial to the programme of 3 SRB and having come to twenty-four hours -continue for twelve months more at the num, at first coming to one hour of conscious practice -and continue their interest in 3 SRB, they would then unfailingly show tendencies towards spirituality and sainthood!
Pour ma mère particulièrement, qui n’a jamais progressé au delà de « How do you do? » avec la méthode Berlitz, il est dit ici que grâce à la méthode 3SBR, il est possible de réformer les pires criminels, comme Hitler, et d’en faire des êtres aspirant à la sainteté. Une telle déclaration m’a évidemment interpellée, et j’ai décidé d’explorer le site plus en détail. Pour un résultat optimum, il faut pratiquer le 3SRB autant que possible jusqu’à parvenir à un minimum de 8 heures par jour. 8 heures par jour ?! Voilà qui est prenant, et peut-être en effet, suffirait à détourner Docteur Evil de ses impulsions meurtrières.
Autre merveille. Ce matin, à la rubrique Positive Thinking de mon journal, dont je deviens décidément une fidèle lectrice, le Yogi Ashwini s’exprime sur les secrets de la création. Dans un raisonnement qui m’échappe partiellement, il explique que nous faisons tous partie de l’univers et que nous incarnons tous l’univers dans son entier, qu’en mathématiques l’infini divisé par l’infini donne l’infini, et que c’est la le secret qui nous permet de mener une existence libérée du vieillissement.
Le yogi, nous informe-t-il est capable de répliquer pour chacune de ses cellulles le comportement des cellules cancereuses, et c’est pour celà que les yogis ne vieillissent pas et ce jusqu’à leur dernier soupir, dernier soupir dont ils choisissent le moment. Ils ne meurent pas, mais quittent volontairement leur corps quand ils estiment avoir rempli leur rôle dans le monde matériel.
La spiritualité indienne adoucit donc les moeurs, préserve nos corps de la décadence, et peut-même parfois, nous enrichir. Ceux d’entre vous qui ont lu ma biographie non autorisée de Sathya Sai Baba savent déjà que le saint homme avait pour habitude de faire apparaître de derrières ses oreilles des chaines en or pour les donner à ses fidèles.
Dernière merveille: comment guérir de la lèpre si par grande malchance – car c’est très peu contagieux – vous l’aviez attrapée en serrant la main du manchot d’Haji Ali. Il y a bien longtemps, un intouchable, nommé Parasuram et atteint de la lèpre rêva qu’il guérirait si il se tatouait le nom du dieu Ram sur le corps. Au réveil, il en fit ainsi, et guérit.
Intéressant…La vidéo n’est pas franchement un remake de « Die Hard » mais je ne me vois pas faire cela 8h par jour: Peut-être serais-je plus zen mais je pense que ma famille ferait la révolution pour défaillance maternelle!!